Hommage à Jean-Louis LEROY

C’est avec émotion et tristesse que nous avons appris le décès de Jean-Louis Leroy ce mardi 30 juillet 2024.

PU-PH au CHU de Lille, il avait progressivement abandonné l’obstétrique pour la chirurgie gynécologique et avait été un des premiers dans la région à pratiquer la coelioscopie et la microchirurgie tubaire avant qu’elle ne soit supplantée par la FIVETE.

Mais c’est dans le domaine de la pathologie cervico-vaginale qu’il trouva un domaine d’excellence à la fois comme clinicien et comme enseignant.

Il fut un pilier de cette discipline avec ses 2 compères et amis, Jean-Charles Boulanger et Christian Quéreux. Ils créèrent tous les trois le DIU de colposcopie dans la région Nord-Picardie-Champagne qu’ils animaient avec passion, enthousiasme et simplicité. Leur complicité était évidente et l’on percevait au-delà de leur relation professionnelle une amitié profonde qui se traduisait par une ambiance si particulière et tellement appréciée par leur public de jeunes et de moins jeunes. Il a connu toutes les évolutions de cette spécialité et fut un des premiers à maîtriser le laser puis la conisation dans son évolution technologique.

Il a su susciter des vocations de colposcopistes pendant des décennies et ceci, bien au-delà de nos frontières puisqu’il n‘hésitait pas à traverser mers et continents, accompagné de Jean-Charles Boulanger, son éternel complice, et d’une photothèque inépuisable. Il diffusait ainsi la bonne parole afin d’améliorer toujours la prise en charge des patientes. Sa gentillesse et sa bonhommie contribuaient à créer une relation de confiance exceptionnelle avec ses patientes qui étaient dithyrambiques à son sujet.

Il fut au sein de notre société un élément essentiel qui a contribué à l’essor de notre discipline et au succès que nous connaissons aujourd’hui : il fait partie des bâtisseurs de la première heure et nous lui en sommes toujours très reconnaissants. Président de la SFCPCV de 2002 à 2004, il sut nous représenter au niveau international avec rigueur et conviction.

Mais au-delà de ses qualités professionnelles, le Professeur Leroy avait ces qualités de simplicité, de disponibilité, d’accessibilité qui sont plutôt rares à ce niveau professionnel : celles-ci faisaient de lui un homme charmant qui faisait l’unanimité. On peut parler à son sujet d’un homme bon, au sens noble du terme. Chaque externe, chaque interne, chaque chef de clinique et chaque collègue a pu apprécier ses qualités tout au long de sa carrière. Loin des querelles hospitalières et conflits carriéristes, Jean Louis avait le sens de l'écoute, de l'empathie et de l'amitié. Ces qualités faisaient de lui un patron accessible et respecté. 

Nous avons tous pu apprécier sa chaleur humaine, son paternalisme bienveillant. Pour beaucoup, il était d'ailleurs tout simplement Jean-Louis.

Nous adressons à son épouse Marie-Christine, sa famille et ses proches, nos sincères condoléances. Nous garderons de Jean-Louis le souvenir d’un homme simple et droit.

Jean Louis Leroy nous a quitté le 31 juillet 2024. Il avait présidé la SFCPCV de 2003 à 2005.

 

Ce n’était pas seulement un collègue, après 50 ans de collaboration, il était devenu mon frère. Sa passion aura toujours été la médecine en général et la gynécologie en particulier, fier de suivre les traces de son père médecin généraliste et de son frère gynécologue obstétricien, fier de l’incroyable lignée de médecins parmi ses neveux et petits neveux. Il s’était investi avec le même bonheur dans plusieurs sub-spécialités : endométriose, PMA, chirurgie vulvo-vaginale et colposcopie.

 

Nous avions créé en 1975 en collaboration avec le Professeur Christian Quereux un enseignement de pathologie cervico vaginale à destination de nos internes des régions Nord Picardie Champagne, rapidement copié dans tout l’hexagone. Et je ne sais si c’est la passion de la colposcopie, de l’enseignement ou des voyages, nous l’avons exporté dans de nombreux pays. Quand Christian Quereux nous a abandonné pour des raisons de santé il y a 10 ans nous avons continué en duo et après avoir décidé maintes fois d’arrêter nous avons poursuivi et avions prévu un dernier déplacement à Alger annulé par l’apparition de la pathologie qui l’a emporté. J’ai admiré son attitude à l’annonce du diagnostic sans espoir de traitement. Ce n’était pas de la résignation mais le témoin du courage incroyable dont il a fait preuve toute sa vie. Il a surmonté de terribles épreuves sur le plan personnel et familial mais quand je lui de mandais comment il allait il n’avait qu’un seul mot que j’entendrai toujours : impeccable. C’était un homme juste, une force tranquille qui l’avait amené à prendre des responsabilités au Conseil de l’Ordre des Médecins où il siégeait dans plusieurs commissions. En dehors de la médecine il était passionné d’histoire et Historia perd avec lui son plus fidèle abonné. Il était également passionné de jardins d’agrément et allait régulièrement avec son épouse admirer les jardins anglais.

 

Son exemple mérite un grand respect. De notre collaboration est née une amitié sincère et profonde qui s’est peu à peu muée en véritable affection et c’est dire la grande peine que m’occasionne sa disparition. Au nom de la SFCPCV j’adresse mes très sincères condoléances à son épouse Marie Christine, à son fils Antoine et à sa famille et les assure de mon affectueuse sollicitude.

 

Jean-Charles Boulanger