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La place de l’auto-prélèvement HPV pour le dépistage du cancer du col de l’utérus

Coordination : Pr Geoffroy CANLORBE
Rédaction : Dr Christine BERGERON, Dr Lise LECOINTRE, Dr Anne-Gaëlle POURCELOT

La publication dans le Lancet de ce mois de juin des résultats de l’étude américaine randomisée MBMT3 (My Body My Test 3) sur l’efficacité de l’auto-prélèvement HPV pour le dépistage des lésions précancéreuses du col nous donne l’occasion de faire le point sur cet outil de dépistage.

Nous vous présenterons :

  • la place de l’auto-prélèvement HPV en France
  • La place de l’auto-prélèvement HPV dans le monde
  • La présentation et le commentaire de l’étude MBMT3

 

• Auto-prélèvement HPV – sa place dans le dépistage en France

Chrsitine BERGERON
Chrsitine BERGERON


L’auto-prélèvement a été recommandé par l’HAS en 2019 pour les femmes après 30 ans  qui n’avaient jamais fait de  test de dépistage ou ne l’avaient fait que de manière très irrégulière. L’Inca a repris cette recommandation dans un référentiel publié en 2022 ; ce matériel devait être envoyé par les centres régionaux de dépistage  des cancers (CRCDC) avec l’invitation à participer au dépistage gratuitement. Actuellement la CNAM revendique l’envoi des invitations à la place des CRCDC et le choix n’est pas encore tranché. L’appel d’offres  pour le matériel de l’auto-prélèvement devrait être national mais il n’a pas  encore été publié. Par contre la loi Rist adoptée le 10 mai 2023 autorise les pharmaciens biologistes à pratiquer des prélèvements cervicaux utérins à visée biologique et cytologique. Cela ouvre  une nouvelle voie d’accès au dépistage du cancer du col pour les femmes qui ne sont pas suivies par un gynécologue ou une sage-femme.

 

• Place de l’auto-prélèvement HPV dans le monde

Anne Gaëlle POURCELOT
Anne Gaëlle POURCELOT


La grande majorité des cancers du col survient chez des patientes ayant échappé au dépistage avec souvent des facteurs socio-démographiques associés à un accès au soin moindre [1-2].
La recherche d’un HPV à haut risque par auto-prélèvement a démontré son efficacité dans le diagnostic des lésions de haut grade du col utérin. L’auto-prélèvement est aussi performant qu’un prélèvement réalisé par un professionnel de santé et il est plus performant pour la recherche d’HPV oncogène que pour la cytologie [3]. Enfin, plusieurs méta-analyses ont montré que l’envoi de kits pour auto-prélèvement est plus efficace que l’envoi de lettre de rappel ou d’invitations pour augmenter le dépistage [4-6]...

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• Place de l’auto-prélèvement HPV pour le dépistage des femmes de milieu défavorisé.
Les résultats de l’étude randomisée américaine « My Body My Test-3 »

Lise LECOINTRE
Lise LECOINTRE


Introduction
L’étude américaine MBMT-3 (My Body My Test-3) [1] vise à évaluer l’efficacité d’un auto-test de dépistage HPV dans la prévention du cancer du col de l’utérus dans une population de femmes à risque et habituellement sous-dépistée. L’enjeu est important puisque le programme actuel de dépistage aux États-Unis ne permet de cibler que 15 % de la population éligible. Les tests d’auto-dépistages se sont avérés efficaces dans les différentes études validant son efficacité, mais n’ont été que très peu testés sur les populations les plus à risque de cancer du col, à savoir les femmes issues de milieux socio-économiques défavorisés...

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