Katty ARDAENS
André NAZAC
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Introduction
La colposcopie existe depuis 1925, initiée par Hinselmann.
Peu d’améliorations ont été apportées depuis 90 ans. On note une amélioration de la qualité des optiques, de l’éclairage et de l’enregistrement des données. Depuis, plusieurs classifications ont tenté de s’approcher d’une corrélation entre diagnostic optique et diagnostic histologique sans y parvenir réellement. La classification internationale s’est rapprochée de la classification française récemment.
Le cahier des charges que doivent remplir les aides électroniques au diagnostic colposcopique est d’être simple d’utilisation, d’améliorer les performances de la colposcopie pour les non experts et d’avoir un coût raisonnable permettant une large diffusion.
Matériel et méthode
Nous avons fait une revue de la littérature des différentes techniques électroniques d’aide à la colposcopie.
Nous décrivons chacune des techniques. Nous avons évalué la maturité de chacune d’entre elles et nous avons tenté de savoir si elles répondaient au cahier des charges.
Résultats
Il existe réellement 3 techniques qui ont été peu évaluées. Une autre en est au stade pré clinique.
- La première nommée Dysis mesure quantitativement l’intensité et la durée de la réponse acidophile pour distinguer les lésions CIN2+ des autres. Sa courbe d’apprentissage serait brève, estimée à 4h par le fabriquant. Elle permet d’avoir une image plein champ et d’explorer la vulve et le vagin autant que le col. La durée de l’examen est de 15 minutes. Le cout du dispositif est de 20 000 livres avec l’emploi d’un spéculum spécifique de 3,5 livres pour chaque examen.
Il existe quelques études évaluant la technique dont la plupart vante de meilleures performances que la colposcopie classique notamment pour les colposcopistes non expert (1).
Mais la dernière étude montre au contraire une sensibilité inférieure à la colposcopie conventionnelle (2).
- La deuxième nommée Luviva analyse la fluorescence et la variation de réflectance des tissus. La courbe d’apprentissage serait très brève estimée à 30 minutes par le fabriquant. Elle permet d’avoir une image plein champ du col mais ne peut être appliquée à la vulve ni au vagin. La durée de l’examen est de 2 minutes. Le cout du dispositif est de 11500 livres et un guide à usage unique de 17,5 livres.
Il n’existe pas réellement d’études fiables sur le plan méthodologique rendant impossible une évaluation de la technique (3).
- La troisième nommée Niris utilise l’OCT (optical coherence tomography ou tomographie par cohérence optique). Elle consiste à analyser une lumière infrarouge réfléchie par les tissus créant un signal d’interférence. Il s’agit du principe échographique avec les photons aux longueurs d’onde infra rouge. La courbe d’apprentissage serait de 2 heures d’après le fabriquant. Elle ne permet pas d’avoir une image plein champ. La durée de l’examen est de 4 minutes. Le cout du dispositif est de 31000 livres + 1700 livres pour la sonde utilisable 200 fois + 19 livres pour la gaine à usage unique.
Il n’existe pas d’études fiables sur le plan méthodologique rendant impossible une évaluation de la technique (3).
- La quatrième nommée Cellvizio utilise la microscopie confocale. Elle ne permet pas d’avoir une image plein champ du col utérin. Les études sont uniquement ex vivo et donc en phase préclinique ne permettant pas d’évaluer la technologie (4).
Discussion
Il est certain que les performances insuffisantes de la colposcopie conventionnelle ouvrent le champ à des améliorations d’ordre optique. L’aide de nouvelles technologies apparaît comme séduisante. Il y a celles qui tentent de quantifier les effets optiques obtenus par la colposcopie conventionnelle mieux que ne le ferait l’œil humain (Dysis) et il y a celles qui tentent indirectement (Luviva, Niris) ou directement (Cellvizio) de mieux analyser la structure de l’épithélium cervical. Cependant la grande variabilité de la structure cellulaire et la possible confusion entre métaplasie malpighienne et les CIN2+ rendent difficile l’obtention d’un outil fiable.
Conclusion
Il n’existe à ce jour aucun outil commercial évalué qui puisse être utilisé en routine par tout colposcopiste Seule la technologie Dysis est suffisamment mature pour pouvoir bénéficier d’une étude de grande ampleur permettant de réellement l’évaluer.
RÉFÉRENCES
- Coronado PJ, Fasero M. Correlating the accuracy of colposcopy with practitioner experience when diagnosing cervical pathology using the dynamic spectral imaging system. Gynecol Obstet Invest. 2014;78(4):224-9.
- Roensbo MT, Hammer A, Blaakaer J. Can Dynamic Spectral Imaging System colposcopy replace conventional colposcopy in the detection of high-grade cervical lesions? Acta Obstet Gynecol Scand. 2015 Jul;94(7):781-5.
- Wade R, Spackman E, Corbett M, Walker S, Light K, Naik R, Sculpher M, Eastwood A. Adjunctive colposcopy technologies for examination of the uterine cervix--DySIS, LuViva Advanced Cervical Scan and Niris Imaging System: a systematic review and economic evaluation. Health Technol Assess. 2013 Mar;17(8):1-240, v-vi.
- Sheikhzadeh F, Ward RK, Carraro A, Chen ZY, van Niekerk D, Miller D, Ehlen T, MacAulay CE, F ollen M, Lane PM, Guillaud M. Quantification of confocal fluorescence microscopy for the detection of cervical intraepithelial neoplasia. Biomed Eng Online. 2015 Oct 24;14(1):96
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